Le transporteur maritime israélien Zim a déclaré hier qu'il s'attendait à ce que les taux de fret continuent de baisser et se préparait à la "nouvelle normalité" en se concentrant sur des marchés de niche rentables pour ses services de conteneurs et en développant son activité de transporteur de voitures.
Zim a enregistré un chiffre d'affaires de 3,1 milliards de dollars au troisième trimestre, en baisse de 3% par rapport à la même période de l'année dernière, contre 4,8% de volume en moins, à 842 000 teu, pour un taux moyen de 3 353 dollars par teu, en hausse de 4% par rapport à l'année précédente.
Le résultat opérationnel de la période est en baisse de 17%, à 1,54 Md$, tandis que le résultat net de Zim recule de 20%, à 1,17 Md$, par rapport au T3-21.
La baisse rapide des taux de fret mondiaux depuis septembre a obligé le transporteur à revoir à la baisse ses prévisions pour l'ensemble de l'année, pour un ebit compris entre 6 et 6,3 milliards de dollars, contre 6,7 milliards de dollars auparavant.
Lors de l'appel sur les résultats du troisième trimestre de Zim, le directeur financier Xavier Destriau a déclaré que Zim s'attendait à ce que les taux "continuent de baisser".
« Cela dépend du métier ;certains métiers ont été plus exposés à la détérioration des taux que d'autres.Par exemple, l'Atlantique Nord va mieux aujourd'hui, alors que la côte ouest des États-Unis souffre beaucoup plus que les autres routes commerciales », a-t-il déclaré.
«Sur certaines transactions, le marché au comptant est passé en dessous des taux contractuels… plus important encore, de notre point de vue, la demande et le volume n'étaient pas là, nous avons donc dû faire face à une nouvelle réalité et nous engager avec des clients, avec lesquels nous entretenons une relation à long terme.Il est donc clair qu'avec l'augmentation de l'écart entre les tarifs contractuels et les tarifs spot, nous avons dû nous asseoir et convenir des prix afin de protéger l'entreprise », a ajouté M. Destriau.
En termes d'approvisionnement, M. Destriau a déclaré qu'il était "très probable" qu'il y ait une augmentation du nombre de traversées à blanc sur la transpacifique dans les semaines à venir, ajoutant: "Nous entendons être rentables dans les métiers où nous opérons, et nous ne souhaite pas naviguer à perte de capacité.
"Dans certains métiers, comme l'Asie vers la côte ouest des États-Unis, le taux au comptant a déjà franchi le seuil de rentabilité, et il n'y a plus beaucoup de place pour de nouvelles réductions."
Il a ajouté que le marché de la côte est des États-Unis se révélait "plus résistant", mais que le commerce de l'Amérique latine était également en train de "glisser".
Zim dispose d'une flotte opérationnelle de 138 navires, pour 538 189 evp, ce qui le classe au dixième rang du tableau de la ligue des transporteurs, avec tous les navires sauf huit affrétés.
Par ailleurs, il dispose d'un carnet de commandes de 43 navires, pour 378 034 evp, dont 10 bi-propulseurs GNL de 15 000 evp, livrables à partir de février prochain, qu'il entend déployer entre l'Asie et la côte est américaine.
Les affrètements de 28 navires expirent l'année prochaine et 34 autres peuvent être rendus aux propriétaires en 2024.
S'agissant de renégocier certaines de ses chartes les plus chères avec les armateurs, M. Destriau a déclaré que "les armateurs étaient toujours prêts à écouter".
Il a déclaré à The Loadstar qu'il y avait une "grande pression" pour que son service accéléré Chine-Los Angeles reste rentable.Cependant, il a déclaré qu'avant que Zim ne décide de "quitter le commerce", il examinerait d'autres options, y compris le partage de créneaux avec d'autres transporteurs.
Heure de publication : 17 novembre 2022